Khammouane 2017 - K17
Equipe CM
Thierry Alibert
Robin Beucher
Didier Gignoux
Dominique Lagrenée
Jean-Louis Marty
Equipe GB
Jean-Pierre Bartholeyns
Jean Camplo
Paul Cordier
Julien Fouquet
Luc Galea
Florian Hof
Michel Isnard
Didier Lescure
Véronique Olivier
Equipe plongée
Richard Huttler
Tudor Marin
Isabelle Perpoli
Jérôme Martin
Equipe scientifique
Michael Griffith
Kathleen Johnson
Christopher Wood
27 participants
Objectifs
Cette année, nous avons décidé de partir un peu plus tard, histoire de bénéficier d’un niveau plus bas
des eaux souterraines.
Le réseau Khoun Dôn-Houay Say
réseau du Laos. Il reste encore quelques points d’interrogation à lever, quelques anomalies de la
topographie à corriger. Nous guiderons sous terre l’équipe de scientifiques US menée par Kathleen
Johnson, qui étudie les paléoclimats de l’Asie du Sud-Est. En principe, l’équipe sera légère puisque tout le monde ne sera pas encore arrivé.
Le poljé de Ban Vieng
En parallèle aux explorations conduites depuis Thakhek, l’autre moitié de l’équipe retournera s’installer à Ban Vieng, très beau village isolé au fond du poljé du même nom. Depuis cette base, l’équipe «GB» poursuivra les explorations interrompues en mars 2016, faute de temps. Dans Tham Kagnung, l’équipe s’est arrêtée sur... rien, et dans Tham Houay Say perte, une petite escalade devrait permettre de shunter le siphon terminal. En parallèle avec ces premières supposées, restent aussi quelques kilomètres de topographies à compléter. Et il y a aussi la suite de Tham Lô à explorer, et les cavités voisines des Tham Simali, et ... trop d’objectifs ? L’équipe est solide et motivée... nous verrons bien !
Le système Cassan-Sbardella
La deuxième semaine de l’expédition sera consacrée au grand réseau de la Nam Koang, dont l’exploration a commencé en 1998. C’est une équipe italienne, conduite par nos amis Andrea Benassi et Giovanni Polletti (Pollo), qui a ouvert ce réseau, baptisé Système Sbardella, et c’est avec eux que nous avions mis sur pied l’expédition K10 en février 2010.
Une dizaine de kilomètres sont déjà connus. Un jeu de pertes situées à proximité de Ban Vang Yiam, petit village perdu sur la bordure nord du karst, alimente un long réseau actif (environ 5 km) situé au niveau de la plaine.
La perte pérenne de la Nam Koang
Juste au-dessus se développe un vaste système fossile, Tham Louang, dont les entrées, dissimulées par la végétation, ne sont accessibles qu’en escalade. La taille des galeries fossiles, dont le diamètre moyen dépasse 20 m, leur altitude par rapport au niveau de base actuel, sont les témoins d’écoulements anciens susceptibles d’avoir largement pénétré le massif calcaire vers le sud...
Les grandes galeries de Tham Louang
Justement, un peu plus au sud, le karst est perforé par une série de profondes dépressions qui jalonnent le cours possible du réseau. L’accès en est presque impossible, mais nous avons eu la chance pendant K15 et K16 d’y explorer le grand réseau de Tham Simali.
Dans le poljé de Ban Vang Yiam, Tham Seua, une première émergence (à sec en février), alimente un petit ruisseau temporaire, encaissé dans les alluvions, qui disparaît sous terre de l’autre coté du poljé dans l’impressionnant porche de Tham Hek. Malheureusement, un siphon encombré de troncs enchevétrés barre rapidement la progression.
La perte de Tham Hek
En surface, un peu plus loin à l’est, Péo Pha Thai, un aven d’une vingtaine de mètres de profondeur, perdu au milieu de la plaine et enfoui dans la végétation, permet de rejoindre un plan d’eau turquoise, regard sur la circulation souterraine.
Péo Pha Thaï
Encore plus à l’est, Koun Houay Kagnung, une émergence pérenne, constitue l’issue probable des eaux de cette partie du réseau. Au coeur de la saison sèche, alors que la perte de Tham Hek n’est pas alimentée, le débit d’environ 500 l/s est inattendu. L’origine des eaux est à rechercher plus au nord, là où le karst émerge au-dessous du plateau argilo-gréseux de Nakay.
La Houay Kagnung : émergence vauclusienne et ruisseau
Le ruisseau s’enfonce ensuite un peu plus à l’est dans Tham Kagnung (une cavité différente de la perte du poljé de Ban Vieng au sud). L’eau disparaît dans un siphon après une centaine de mètres de galeries (à revoir).
La perte de Tham Kagnung (B. Vang Yiam)
A partir de là, son parcours est inconnu, probablement jusqu’aux émergences de la Nam Khou (2.5 km au sud-est), qui alimentent le réseau Cassan, et dont le débit est similaire à celui de la Houay Kagnung.
Cette ribambelle de cavités sera notre premier objectif. La facilité d’accès depuis le village de Ban Vang Yiam, à proximité immédiate, permet de considérer qu’il s’agira d’une excellente “mise en bouche” qui permettra au gros de l’équipe de s’acclimater plus facilement au rythme particulier de la vie en expédition et à l’environnement laotien.
Il y a pas mal de boulot : Pas seulement pour les plongeurs bien sûr, mais aussi pour les spéléos “ordinaires“. Un demi-douzaine de cavités est à explorer ou à poursuivre, parmi lesquelles Tham Houng, connue sur 600 m, dont l’entrée ne peut être atteinte qu’après 150 m d’escalade. Six ans déjà que Bernard attends patiemment le retour vers cette cavité !
Le porche de Tham Houng, perché dans la falaise, 150 m au dessus de la plaine,
bien visible depuis la piste qui mène à Ban Vang Yiam
En parallèle, la traversée intégrale du système Cassan, depuis les pertes de la Nam Khou jusqu’à l’émergence de Ban Thathot, est presque entièrement à topographier. Marcher dans les pas des Cassan (voir ici l’histoire) permettra à l’équipe de lever quelques points d’interrogation qui subsistent encore.
A suivre !