Tham Heup

Une des plus fameuses grottes-tunnels du Khammouane

 
 

par Bernard Galibert


Accès

Tham Heup s’ouvre en rive gauche de la Nam Hin Boun, 2 kilomètres à l’est de Ban Nakhok, petit village situé non loin de Ban Thonglom, à la sortie des magnifiques gorges de la Nam Hin Boun dans la plaine du Mékong. Le débit de la Nam Hin Boun, gonflé par les apports d’eau de l’exutoire de la centrale hydro-électrique du barrage Nam Theun I à  Ban Na Hin, quelques kilomètres en amont, oblige à effectuer la traversée en pirogue.

Une centaine de mètres avant d’arriver au porche d’entrée, on traverse une petite rivière aux eaux transparentes bordée en rive droite par une haute falaise.


Coordonnées :

N 18° 00 00.5  E 104° 26 13.2  Alt. 151 m


Carte topographique au 1/50000  : Ban Bok (et Ban Na Hin)

Toutes les cartes nécessaires peuvent être trouvées ici

 

Entrée de Tham Heup (février 2012 - © B. Galibert)







Historique


Tham Heup, la “grotte où on se cache” est connue de tous temps et utilisée depuis plusieurs siècles par les laotiens. Elle permet en effet d’atteindre un poljé autrement presque inaccessible, dans lequel se trouve le hameau de Ban Na Heup (Ban Nakhok Noi). Des aménagements sommaires - passerelles en bois, marches taillées - facilitent la progression des villageois et évitent la natation dans les passages aquatiques les plus profonds.

L’ancienneté de la conquête de Tham Heup est attestée par les ruines d’une antique cité perdue au milieu du poljé. Une légende rapporte qu’au XVIIIème siècle, une armée Thai, à la poursuite de Lao réfugiés dans la grotte, aurait essayé de les enfumer en construisant un mur à l’entrée de la cavité et en allumant un grand feu. Tentative bien sûr vouée à l’échec...

En 1902, la grotte a été parcourue par Paul Macey, qui fit un peu plus tard un récit enthousiaste de cette visite, racontée dans la section Histoire de ce site. La petite histoire retiendra que la traversée est suffisamment facile pour que Macey ait fait suivre son cheval !

Proposée comme parcours “aventure” par plusieurs agences, elle est régulièrement visitée par des touristes occidentaux.

 



Description





Le porche d’entrée, de dimension modeste pour le Laos, ne mesure “que” 25 m de large pour 15 m de haut. Un plan d’eau occupe l’intégralité du conduit. Après s’être mouillé jusqu’à la taille, on franchit un bief profond sur une passerelle en bois. Peu après, à gauche (rive droite), un escarpement permet d’entrevoir la lumière du jour.  La rivière, dont la profondeur ne dépasse que rarement 50 cm, s’enfonce vers le sud-est, dans une galerie de 20 m de diamètre, rectiligne et longue de près de 400 m.  La progression se fait principalement sur des plages de sable et de galets.


Le Métro : 400 m de tunnel rectiligne (février 2012 - © B. Galibert)

A la fin de cette partie rectiligne, un coude oriente la cavité vers l’est. A cet endroit, la section de la galerie présente, en rive droite, une banquette rocheuse entaillée par une magnifique diaclase occupée par un affluent. Deux passerelles et une échelle de bambou permettent de reprendre pied sur la berge.


Un virage bien marqué vers le sud conduit à une zone encombrée de blocs où la rivière s’insinue sans problème, tandis que l’itinéraire “piéton” emprunte un passage bas, toujours en rive droite. C’est à ce niveau que la rivière émerge d’un vaste lac, lac qui est aussi accessible par une petite galerie en face, que l’on retrouvera un peu plus loin, en rive gauche.



Pas étonnant que Macey s’y soit promené à cheval ! (février 2012 - © B. Galibert)

A partir de là, la galerie est fossile, tout au moins pendant la saison sèche ! 60 m après le passage bas, on retrouve le départ de la petite galerie précédemment notée.

       

On progresse de 120 m pour rencontrer une petite arrivée d’eau impénétrable et peu après on peut apercevoir un beau conduit qui file au plafond vers le nord, mais une escalade de 25/30 m en condamne l’accès.


La galerie s’oriente à nouveau vers le sud-est. Le sol est constitué d’argile tassée et de blocs. 100 m plus loin, on parvient à la base d’un vaste éboulis d’où on aperçoit la lumière du jour qui tombe d’un puits dans la voute. A gauche, un passage étroit - large de 1 à 2 m quand même ! - de 60 m de long permet d’éviter l’escalade et la descente un peu plus loin de l’éboulis. On arrive ainsi à 150 m de la sortie d’où on peut apercevoir la lumière du jour.


Au niveau d’un coude de la galerie, peu avant le porche de sortie, on retrouve la circulation de l’eau et la rivière. On débouche enfin dans  le poljé de Ban Na Heup, après une randonnée souterraine de 1200 m.






Les eaux turquoise de Tham Heup sont une invitation à la baignade

(février 2012 - © B. Galibert)

Derniers mètres avant la sortie amont  (février 2012 - © B. Galibert)